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Ankara dénonce l’attitude «sectaire» de Bruxelles 5 janvier 2013

Posted by Acturca in EU / UE, History / Histoire, Turkey / Turquie, Turkey-EU / Turquie-UE.
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Le Temps (Suisse) samedi 5 janvier 2013

Ram Etwareea, Bruxelles

La Turquie affirme avoir progressé dans le domaine des droits de l’homme dans un rapport publié cette semaine. Puissance émergente avec un taux de croissance élevé, elle veut aider l’Union européenne à sortir de la crise.

Lasse d’attendre une réponse positive sur sa demande d’adhésion à l’Union européenne (UE), la Turquie passe à l’offensive. En réponse aux multiples rapports de la Commission affirmant que les conditions pour intégrer la famille européenne ne sont toujours pas réunies, notamment sur les questions des droits de l’homme et sur la liberté d’expression, Ankara a publié cette semaine sa propre évaluation des progrès réalisés dans divers domaines. Une première. Dans une note qui accompagne le rapport de 270 pages, le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, souffle le chaud et le froid. Mais d’entrée, il accuse l’UE de véhiculer des préjugés, de faire preuve de sectarisme à l’égard de son pays et la tient responsable du sentiment anti-européen qui s’installe chez les Turcs.

Malgré la longue attente – la demande d’adhésion date de 1987 -, Ankara n’abandonne pas son rêve de réaliser son destin européen en 2023. Cette année-là marquera le centenaire de la fondation de la Turquie moderne par Mustafa Kemal Atatürk sur les ruines de l’Empire ottoman. «L’homme malade est debout. Aujourd’hui, il a les moyens de prescrire à l’Europe les remèdes dont elle a besoin, poursuit Egemen Bagis. Nous voulons partager le fardeau de l’Europe et pas devenir son fardeau.» Selon lui, il n’existe pas en Europe de gouvernement aussi réformateur que le pouvoir turc. «Alors que les pays européens se débattent dans la crise, notre pays connaît la période la plus démocratique, la plus prospère et la plus transparente de son histoire», dit-il. Il estime que le dernier rapport d’étape de l’UE fait preuve d’une attitude «partisane, injustifiée et sectaire».

«Les réactions turques à notre rapport d’octobre ont été diverses, se défend un porte-parole de la Commission. Les médias et la société civile turcs l’ont accueilli favorablement. Nous pensons qu’il constitue un instrument utile pour insuffler de nouvelles réformes.» La Commission se dit aussi prête à aider la Turquie à apporter des changements et ne remet pas en cause le processus d’adhésion. Le porte-parole refuse en revanche d’entrer en matière sur les accusations de sectarisme faites par le ministre Egemen Bagis.

A Bruxelles comme à Ankara, des diplomates turcs ne veulent pas jeter de l’huile sur le feu, mais font toutefois remarquer que leur pays joue un rôle de premier plan pour assurer la sécurité en Europe, en s’engageant notamment dans la lutte contre le terrorisme. Egemen Bagis lui-même s’est rendu à Dublin, qui assure la présidence tournante de l’UE de janvier à juin 2013, pour réclamer une nouvelle impulsion à la candidature turque. Il affirme avoir reçu une réponse positive.

Par ailleurs, le ministre compte maintenir la pression sur un sujet précis: l’exemption de visa d’entrée en Europe. Selon lui, la Turquie est le seul pays candidat à l’UE à ne pas bénéficier d’une telle facilité. Michèle Cercone, porte-parole aux Affaires intérieures, explique que ce sujet n’a en effet pas été abordé, mais qu’il s’agit d’une «priorité» pour la commissaire Cecilia Malmström. «Il y a plusieurs raisons pour s’ouvrir aux citoyens, hommes d’affaires et étudiants turcs», ajoute-t-elle.

Pour mettre toutes les chances de son côté, Ankara n’hésite pas à affirmer son nouveau statut. Membre du G20, le pays est devenu la première puissance économique au Moyen-Orient, la 7e en Europe et la 15e mondiale. Alors que l’Europe recule ou stagne, il a enregistré une croissance de son produit intérieur brut de 9% en 2010 et de 7% l’an dernier. Avec un marché de 75 millions de consommateurs et un revenu par habitant de près de 15?000 euros par an, le pays devrait poursuivre sur la voie de la croissance.

 

Turquie-UE: une longue histoire

  • 1er janvier 1959: la Turquie demande de devenir membre associé de la Communauté économique européenne (CEE).
  • 1er septembre 1963: signature de l’Accord d’Ankara pour établir une union douanière entre la Turquie et la CEE, en vue de l’adhésion.
  • 1er avril 1987: la Turquie dépose sa demande d’adhésion à l’Union européenne (UE).
  • 1er janvier 1995:le Conseil d’association Turquie-UE finalise l’accord établissant l’union douanière.
  • 1er décembre 1997: le Conseil européen déclare que la Turquie a vocation à adhérer à l’UE.
  • 1er mars 2003: le Conseil adopte le Partenariat pour l’adhésion de la Turquie à l’UE.
  • 1er décembre 2004: le Conseil définit les conditions en vue de l’ouverture des négociations d’adhésion.
  • 1er octobre 2005:démarrage de l’examen analytique de l’acquis communautaire pour voir si la Turquie respecte les critères d’adhésion.
  • 1er juin 2006: ouverture et clôture des négociations sur le chapitre 25 (science et recherche).
  • 1er décembre 2006: la Turquie n’ayant pas appliqué à Chypre le protocole additionnel à l’Accord d’Ankara, le Conseil décide de ne pas ouvrir huit chapitres.
  • 30 juin 2010: ouverture des négociations sur le chapitre Sécurité alimentaire, politique vétérinaire et phytosanitaire.
  • 17 mai 2012:le Conseil européen adopte l’Agenda positif dans le but d’apporter un nouveau dynamisme dans les relations Turquie-UE.

 

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