Le marché intérieur turc attire les firmes étrangères 15 janvier 2013
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Les Echos (France) no. 21354, mardi 15 janvier 2013, p. 9
Michel De Grandi
Le ministre du Commerce extérieur est à Istanbul avec le Comité Colbert. L’attractivité du marché ne doit pas occulter la volatilité de l’économie.
C’est un pays où la volatilité économique est devenue au fil des ans un mode de gestion. Nicole Bricq, le ministre du Commerce extérieur y effectue, à partir d’aujourd’hui, un déplacement de deux jours pour des entretiens où l’énergie et les transports figureront en bonne place. Outre une rencontre avec le ministre de l’Economie, Zafer Caglayan, Nicole Bricq doit assister à la signature d’un contrat pour la fourniture par Alstom de rames de tramway et doit s’entretenir avec les représentants de Pegasus Airlines, qui a commandé 75 Airbus, et de Turkish Airlines qui négocie l’achat de 150 appareils dont des A380.
Longtemps installée parmi les meilleurs élèves des pays émergents, la Turquie ne parvient pas à se défaire d’un « déficit extérieur structurel abyssal », selon l’expression de Thierry Apoteker, expert en risque pays et président de TAC Consultants. En mesurant, par exemple, la dette sur les recettes en devises, les experts font apparaître une situation en phase de dégradation (150 % en 2005, près de 200 % en 2011) plaçant le pays à un niveau risqué. La balance commerciale reste, elle aussi, lourdement déséquilibrée. Le déficit de 80 milliards de dollars de 2011 a certes été ramené l’an dernier à environ 50 milliards. Mais le PIB, dans le même temps, est passé de + 8,5 % à environ 2,7 % (chiffre non définitif) l’an dernier. Signe du ralentissement, les importations se sont contractées en 2012 (- 3,3 %). En revanche, les exportations ont progressé de 13 % à la faveur d’une dépréciation de la livre.
Demande extérieure
Qu’on ne s’y trompe pas : 2012 apparaît comme une année atypique car l’économie a été largement tirée par la demande extérieure. Un tel scénario « ne devrait pas se poursuivre en 2013 », estime Melis Metiner, analyste de HSBC pour la Turquie qui s’attend à un retour des fondamentaux.
Le déplacement de Nicole Bricq intervient à un moment où le Comité Colbert fait de cette destination sa priorité 2013, sensible à ce marché de 80 millions de consommateurs. Car l’atout majeur de la Turquie reste sa demande intérieure. « C’est un marché tiré par la consommation ; les dépenses des ménages représentent environ 70 % du PIB », explique l’analyste de HSBC. C’est elle qui, à nouveau et à la faveur d’une politique monétaire accommodante devrait tirer l’économie cette année. De quoi justifier pleinement que les entreprises étrangères s’y intéressent. A la condition cependant d’allumer les écrans radar pour suivre au plus près les grands agrégats macroéconomiques, d’affûter les mécanismes de couverture de change tout en ayant une gestion serrée des stocks. « Le pays fonctionne ainsi depuis trente ans », résument les experts, qui s’attendent cependant à une dépréciation du change dans les prochains mois. Le principal risque en vue.
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