Dégel du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE 14 février 2013
Posted by Acturca in France, Turkey / Turquie, Turkey-EU / Turquie-UE.Tags: Ahmet Davutoglu, Laurent Fabius, Nicolas Sarkozy
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Le Monde (France) jeudi 14 février 2013, p. 6
Philippe Ricard avec Guillaume Perrier (à Istanbul)
Paris a décidé de rouvrir l’un des chapitres de négociations bloqués par Nicolas Sarkozy.
Bruxelles Bureau européen – Une amorce de dégel, après des années de brouille : mardi 12 février à Paris, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères français, a indiqué à son homologue turc Ahmet Davutoglu que la France était favorable à la relance des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE).
L’initiative marque une nette rupture avec l’attitude de Nicolas Sarkozy sur ce dossier : l’ancien chef de l’Etat s’opposait à l’entrée d’Ankara, et avait mis son veto, en 2007, à cinq chapitres de négociations.
François Hollande entend revenir à des relations plus apaisées, entre autres en utilisant le levier de l’adhésion. « La France va renforcer son soutien aux négociations d’adhésion de la Turquie, a déclaré M. Fabius. Nous souhaitons avoir des relations très positives avec la Turquie. » François Hollande devrait d’ailleurs se rendre à Ankara à une date encore indéterminée.
En gage de bonne volonté, le gouvernement français accepte, comme l’a indiqué le chef de la diplomatie à M. Davutoglu, l’ouverture d’un des cinq chapitres bloqués par le gouvernement précédent, celui portant sur la politique régionale, c’est-à-dire les aides aux territoires les moins développés.
Ankara réclamait depuis l’élection de M. Hollande la levée de ce blocage. Les quatre autres chapitres – politique agricole commune, union économique et monétaire, dispositions institutionnelles, dispositions financières – ne sont pas débloqués à ce stade.
« Nicolas Sarkozy refusait d’ouvrir les discussions dans des matières qui préjugeaient de l’adhésion. Nous revenons sur cette position avec l’ouverture d’un chapitre, tout en considérant que le terme du processus doit être ouvert, explique-t-on à l’Elysée. La relance va prendre du temps, car la France n’est pas le seul obstacle à la poursuite des négociations. »
A Paris, comme à Bruxelles, on considère que certains chapitres – comme les marchés publics – sont impossibles à ouvrir en raison du manque de réformes constaté à Ankara. Et l’on attend l’assouplissement de certaines lois anti-terroristes, considérées comme liberticides, dans le contexte des pourparlers engagés avec la minorité kurde.
« Le geste de Paris est un pas positif pour remettre en mouvement un processus très dégradé », se réjouit une source diplomatique à Bruxelles. La présidence tournante des Vingt-Sept, assurée par l’Irlande ce semestre, espère ouvrir le chapitre « politiques régionales » d’ici à la fin du semestre. Ce serait une première depuis juin 2010.
L’Irlande n’exclut pas non plus d’aborder le chapitre relatif à l’union économique et monétaire. « Ce n’est pas une priorité dans le contexte actuel de refonte de la zone euro », tempère-t-on à Paris.
Depuis l’ouverture officielle des négociations, en 2005, 13 chapitres sur 35 ont été ouverts et plus d’une douzaine étaient jusqu’ici bloqués, soit par Paris, soit par Chypre. Les Européens ont de surcroît décidé de ne clore aucun des chapitres ouverts tant que la Turquie ne reconnaîtra pas Chypre, dont elle occupe la partie nord.
L’assouplissement des positions de la France est cependant très apprécié à Ankara. « Un obstacle important dans les relations Turquie-UE va être levé », a commenté Ahmet Davutoglu à son retour à Ankara, mardi. « Nous pensons que le veto sera progressivement levé sur les autres chapitres ». « Une étape importante », titre le journal Hürriyet mercredi. « Nous avons de bonnes nouvelles aujourd’hui : le gouvernement français a décidé de ne pas poursuivre la même politique d’obstruction que le précédent », a souligné le ministre des affaires européennes, Egemen Bagis.
Lundi, au cours d’un dîner à Ankara avec les ambassadeurs des Vingt-Sept, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait vigoureusement critiqué l’UE, accusée de refuser la candidature turque depuis plus de cinquante ans. Fin janvier, il avait même suggéré que la Turquie pourrait privilégier, faute de progrès avec les Européens, un rapprochement avec l’Organisation de coopération de Shanghaï, emmenée par la Chine et la Russie.
Il faut s’attendre a plus que « Dégel du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE » n’est qu’une première étape pour faire évacuer tout le poussière qui est un noircisseur entre la Turquie et l’UE.Il faut faire plus d’efforts pour que les relations s’améliorent.Un article bien détaillé et résume une problématique majore.