Turquie : soutien prudent de Berlin à la réouverture du dossier d’adhésion à l’UE 27 février 2013
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Le Monde (France) mercredi 27 février 2013, p. 7
Supplément Terres d’Europe
Frédéric Lemaître, Berlin Correspondant
A l’issue d’un voyage de quarante-huit heures en Turquie, le premier depuis trois ans, Angela Merkel a confirmé, lundi 25 février, qu’elle entendait, prudemment, rouvrir le dossier de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. » Nous voulons que ce processus avance « , a déclaré la chancelière allemande à l’issue d’un entretien avec le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.
» Même si j’ai des réserves sur une adhésion pleine et entière de la Turquie, je veux que les discussions se poursuivent « , a-t-elle ajouté. Mardi 12 février, la France avait également indiqué qu’elle était favorable à la relance de ce processus lancé en 2005 mais désormais au point mort. Angela Merkel a néanmoins mis une condition à la réouverture des négociations. » Nous avons besoin de progrès sur le protocole d’Ankara « , a-t-elle dit.
Signé en juillet 2005, ce protocole prévoit que la Turquie ouvre ses frontières aux marchandises venues de Chypre. Ankara, dont les troupes occupent depuis 1974 la partie septentrionale de Chypre, refuse toujours de reconnaître le gouvernement de sa partie méridionale. Les ports et aéroports turcs restent, malgré la signature de ce protocole, fermés aux navires et avions en provenance directe de Chypre.
La chancelière a par ailleurs critiqué le système judiciaire turc et dénoncé » les longues détentions préventives « . Si l’évolution de la France peut en partie expliquer celle de l’Allemagne, le développement économique de la Turquie constitue une autre raison essentielle. » Si nous n’y prêtons pas attention, l’heure va venir où l’Europe sera plus intéressée par la Turquie que la Turquie sera intéressée par l’Europe « , a récemment déclaré Guido Westerwelle, ministre allemand des affaires étrangères, favorable de longue date à un rapprochement avec la Turquie.
Attitude méprisante
Estimant que l’Union européenne a, à l’égard de son pays, une attitude méprisante, le premier ministre Erdogan a su habilement faire monter les enchères en envisageant de rejoindre l’organisation de coopération de Shanghaï, cette structure créée en 2011 par la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Le message adressé aux Européens, notamment à l’Allemagne qui est son premier partenaire économique, était on ne peut plus clair.
Dimanche, Angela Merkel s’était rendue à Kahramanmaras, dans le sud du pays, pour rendre visite aux 300 soldats allemands déployés depuis janvier avec deux batteries de missiles sol-air Patriot dans le cadre d’une mission de l’Otan afin de protéger la Turquie contre une éventuelle attaque syrienne.
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