Yilmaz a bossé fort 12 mars 2013
Posted by Acturca in Turkey / Turquie.Tags: Burak Yilmaz, football, Galatasaray, Ligue des champions, sport
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L’Équipe (France) Mardi 12 mars 2013, p. 4
Guillaume Henault-Morel (avec S. M.)
Buteur à l’aller (1-1) et auteur de sept buts depuis le début de la Ligue des champions, l’attaquant de Galatasaray se révèle sur le tard après un début de carrière compliqué.
Cristiano Ronaldo s’attendait-il à lutter, pour le titre de meilleur buteur en C 1 cette saison, avec un avant-centre turc de vingt-sept ans ? Avant le match contre Schalke 04, Burak Yilmaz talonne en effet CR7 avec sept buts contre huit. Improbable quand on se penche sur son parcours, plutôt sinueux.
Après trois saisons en D 2 (2003-2006) dans le club de sa ville natale, Antalya, Yilmaz était plutôt considéré comme un prometteur ailier droit, appelé en sélection (*), et recruté par Jean Tigana, alors entraîneur de Besiktas, en 2006. Le joueur voyait un rêve se concrétiser : évoluer dans son club de coeur, celui où son père, Fikret, fut gardien de but dans les années 1980. « C’était un garçon très à l’écoute, se souvient Guy Stephan, adjoint de Tigana à l’époque, et ce fut un plaisir de travailler avec lui. » L’idylle prit pourtant fin une saison et demie plus tard, quand il fut échangé avec le Slovaque Filip Holosko, venu de Manisaspor (D 1 turque).
Yilmaz restera marqué par cet échec. « J’en ai fait des cauchemars pendant trois mois », avouera-t-il ensuite. Trois mois, c’est quasiment le temps qu’il resta à Manisaspor avant de signer, en juin 2008, à Fenerbahçe. Le président du club stambouliote, Aziz Yildirim, insista personnellement pour l’inclure dans l’effectif de Luis Aragones. En dépit de bonnes aptitudes physiques, Yilmaz n’impressionna pas son entraîneur espagnol. « Les grands athlètes ne sont pas toujours des grands footballeurs », justifiait Aragones pour expliquer les rares apparitions (six matches) de son ailier en Championnat. Confronté à une deuxième impasse dans sa jeune carrière, le joueur fut alors prêté à Eskisehirspor (D 1) pour une année. Il n’y passa que six mois face à l’intérêt de Fenerbahçe pour l’attaquant turc de Trabzonspor, Gökhan Ünal. Une nouvelle fois, il fut échangé et partit sur les rives de la mer Noire.
Successeur de Falcao ?
S’il n’avait pu obtenir la confiance de ses précédents entraîneurs, Yilmaz fut alors pris sous son aile par Senol Gunes. L’ancien sélectionneur de la Turquie troisième de la Coupe du monde 2002 travailla personnellement avec lui et le replaça en pointe. Ce pari se transforma en succès sportif : Trabzonspor remporta la Coupe de Turquie 2010 et finit deuxième du Championnat 2011. La saison dernière, Yilmaz se révélait au niveau national en étant sacré meilleur buteur du Championnat avec 33 buts en 34 matches. Fort de cette réussite, il décidait, en juillet 2012, de rejoindre Galatasaray pour quatre ans, provoquant la fureur des supporters et du président de Trabzonspor.
Qu’importent les critiques, Yilmaz est retourné à Istanbul et a conquis son nouveau staff. « À la fin des entraînements, quand tous les joueurs partent, Burak reste trente minutes de plus pour travailler ses tirs », explique Umit Davala, l’adjoint de Fatih Terim, l’entraîneur de Galatasaray. Son obstination lui a permis de passer devant Elmander et Umut Bulut dans la hiérarchie des attaquants du club. Même l’arrivée de Didier Drogba, en janvier, n’est finalement pas une menace pour celui qui a charmé l’Europe lors du huitième de finale aller (1-1) avec son enchaînement aile de pigeon – frappe victorieux. À tel point que les dirigeants de l’Atlético Madrid sont déjà entrés en contact avec Galatasaray en cas de départ de Radamel Falcao l’été prochain…
(*) Contre l’Azerbaïdjan (1-1) le 12 avril 2006. Il compte aujourd’hui 23 sélections (6 buts).
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