Istanbul : sprint final pour les JO 2020 25 mars 2013
Posted by Acturca in Istanbul, Turkey / Turquie.Tags: Jeux Olympiques d'été, Jeux olympiques d'été de 2020, JO 2020, sport
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Le Figaro (France) no. 21349, lundi 25 mars 2013, p. 18
Laure Marchand, Istanbul
La commission d’évaluation du CIO a entamé dimanche une inspection de quatre jours de la candidature turque.
L’épreuve décisive approche. Avec Tokyo et Madrid, la métropole turque de 14 millions d’habitants fait partie des trois finalistes qui seront départagés à Buenos Aires le 7 septembre prochain. Pour sa cinquième tentative (après 2000, 2004, 2008 et 2012), la ville du Bosphore n’a jamais été aussi près du but et talonne la capitale japonaise, donnée favorite.
Après la baie carioca en 2016, les Jeux se dérouleront-ils sur deux continents, ce qui serait une première dans l’histoire olympique ? Contrairement aux tentatives précédentes, le gouvernement islamo-conservateur a fait de 2020 une priorité nationale. Et c’est Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre, qui a pris soin d’annoncer publiquement cette nouvelle candidature. Istanbul, pont entre l’Europe et l’Asie, met en avant sa position de carrefour des civilisations et sa géographie unique. Le Bosphore qui accueillerait des épreuves promet un cadre magnifique. Surtout, les Turcs mettent 14,78 milliards d’euros sur la table pour convaincre le CIO et ont fourni la garantie de payer la note finale, souvent plus importante que prévue. Aujourd’hui 16e puissance économique mondiale, la Turquie, pays émergent dont le produit national brut a été multiplié par quatre en dix ans, a les moyens de s’offrir l’événement. 12,78 milliards d’euros seront réservés à la construction des sites sportifs et aux transports. Ces derniers sont le point faible de la ville, embouteillée et insuffisamment équipée. « La ville a déjà beaucoup changé, relativise Hasan Arat, président de la candidature ‘turque. Lors de la dernière candidature, il n’y avait pas assez d’hôtels et pas une seule ligne de métro. Aujourd’hui, 1 000 avions décollent de l’aéroport (chaque jour, NDLR), contre 50 à l’époque. Le Marmaray (un tunnel qui passe sous le Bosphore, NDLR) est quasiment terminé, il y a de nombreux projets d’aménagement urbain. »
À la différence du Japon et de l’Espagne, la Turquie n’a pas d’expérience olympique à son actif, mais Hasan Arat met en avant sa nouvelle « expertise internationale » , « grâce à l’organisation de nombreuses compétitions sportives » comme la finale de la Ligue des champions en 2005 ou le Championnat du monde de basket en 2010. La Turquie est également sur les rangs pour l’organisation de l’Euro 2020, mais elle s’est engagée à y renoncer si elle décrochait les clefs des JO. La Turquie est aussi outsider pour son palmarès sportif : en 20 participations, elle n’a remporté que 82 médailles, dont 57 en lutte (discipline qui oeuvre actuellement pour rester dans le programme olympique).
Rattraper son retard
Ce manque de visibilité se retrouve dans la faible pratique sportive des Turcs. Mais Ankara s’emploie à rattraper son retard et a budgété un plan national des sports doté d’un plan annuel d’investissements de 384,97 millions d’euros et d’un programme de 1,36 milliard d’euros pour la construction de 415 sites sportifs et de 24 grands stades dans le pays d’ici la fin de la décennie. Paradoxalement, ce handicap peut se retourner à son avantage : pour les fédérations, cela signifie que les 75 millions de Turcs, dont 60 % a moins de 35 ans, représentent un vaste vivier de licenciés. Et leur pouvoir d’achat en hausse est un argument qui parle aux sponsors. Les principales entreprises turques sont d’ores et déjà impliquées. Sept d’entre elles viennent de s’engager à hauteur de 15 millions d’euros dans la candidature. « Être en contact avec de nouveaux partenaires commerciaux est très important pour le mouvement sportif et le CIO, déclare Jon Tibbs, de l’agence de communication JTA, qui a conseillé les villes candidates de Sotchi, Pékin et Athènes avant d’être recruté pour Istanbul 2020. Il pourrait se nouer des partenariats pour le futur. Turkish Airlines pourrait être un de ceux-là… »
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