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Les relations économiques franco-turques pâtissent des crises diplomatiques 3 mai 2013

Posted by Acturca in Economy / Economie, Energy / Energie, France, Turkey / Turquie.
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Le Figaro (France) no. 21382, vendredi 3 mai 2013, p. 21
Le Figaro Économie ~  Entreprises

Laure Marchand, Istanbul

La Turquie déroule le tapis rouge au premier ministre japonais. Shinzo Abe et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan doivent signer aujourd’hui vendredi un accord intergouvernemental concernant la deuxième centrale nucléaire turque. Mitsubishi Heavy Industries et Areva seront chargés de la construction des réacteurs, tandis que GDF Suez assurera l’exploitation.

« L’embellie qui avait suivi l’élection de François Hollande fut de courte durée. Les grands bénéficiaires en sont l’Italie, les Pays-Bas ou la Grande-Bretagne. »
Un ancien diplomate européen

Pendant la période de l’appel d’offres, la partie française de ce tandem n’a jamais été mise en avant. « Le français Areva a une technologie de pointe » , s’est contenté de préciser le chef de gouvernement turc, lorsqu’il a confirmé que le consortium franco-japonais l’avait emporté sur le projet chinois, le 30 avril. Cette discrétion est révélatrice de l’impact des crises diplomatiques à répétition entre Ankara et Paris.

« La question arménienne empoisonne la coopération ; elle cause davantage de tort que celle de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, analyse un ancien diplomate européen, qui a assisté à Ankara à la détérioration des relations au fil des ans. L’embellie qui avait suivi l’élection de François Hollande fut de courte durée. Les grands bénéficiaires en sont l’Italie, les Pays-Bas ou la Grande-Bretagne. »

Après la reconnaissance du génocide arménien par la France en 2001, les tentatives législatives pour pénaliser sa négation en 2006 et en 2012 avaient limité l’accès des entreprises françaises aux marchés publics. En 2008, les Turcs avaient même mis leur veto à la participation de Gaz de France au projet du gazoduc Nabucco.

Nombreux contrats

L’engagement de l’actuel chef d’État français en faveur d’un nouveau texte pour réprimer le déni des massacres de 1995 a fait resurgir les menaces turques. La visite à Paris de Bülent Arinç, le vice-premier ministre, la semaine précédant le 24 avril, jour de commémoration du génocide, visait à décourager les velléités législatives de l’Élysée. Il avait brandi le retour des sanctions contre la France qui avaient été levées après la présidentielle de 2012. Et lors de sa rencontre avec le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, Bülent Arinç a mis dans la balance le marché du nucléaire et un contrat de systèmes antimissiles du consortium franco-italien Eurosam.

Les entreprises françaises sont intéressées par des perspectives colossales d’investissements : la construction d’un pont supplémentaire sur le Bosphore, d’un troisième aéroport à Istanbul, qui sera le plus grand du monde, de lignes de métro dans des villes d’Anatolie…

Avec 12,5 milliards d’euros d’échanges commerciaux l’an dernier, la Turquie est actuellement le quatrième partenaire commercial de la France, hors UE et Suisse. Les contrats sont nombreux. Le 17 avril la compagnie aérienne Turkish Airlines a commandé 82 Airbus A320. Comme pour l’attribution du contrat de la centrale qui sera édifiée sur les rives de la mer Noire, la dimension européenne d’Airbus permet de faire passer au second plan les Français.

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