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Belgique-Turquie : 50 années de migration 10 juillet 2013

Posted by Acturca in EU / UE, Immigration, Turkey / Turquie.
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Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (Belgique) 2013

Quentin Schoonvaere

En 1961, la population de nationalité turque résidant en Belgique atteignait à peine le nombre de 320 individus. Depuis le milieu des années 2000, plus de 150.000 personnes de nationalité turque ou nées avec la nationalité turque résident en Belgique. Qui sont ces migrants turcs qui sont venus s’installer en Belgique ? Pourquoi ont-ils quitté leur pays d’origine pour démarrer une nouvelle vie ici ? Quels modes de vie ont développé leurs descendants ?

Aujourd’hui, le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (le Centre) présente  l’étude ‘Belgique – Turquie : 50 années de migration’. Il s’agit d’une étude démographique de la population d’origine turque en Belgique qui offre un aperçu de la réalité démographique des migrants dans notre pays. Cette étude a été réalisée par le Centre et le Centre de recherche en démographie et sociétés (Demo, UCL).

Elle est la seconde recherche d’un triptyque dédié à l’analyse de trois flux migratoires qui ont particulièrement marqué la Belgique d’après-guerre : le Congo (publié en 2010), la Turquie (en 2013) et le Maroc (en 2014).

L’analyse de la nature et de l’ampleur des flux migratoires, mission confiée au Centre par le législateur, fait ressortir des spécificités propres à chaque groupe de migrants, à chaque mouvement, à chaque époque. Elle contribue au développement d’une image plus fine et nuancée de la migration.

Aperçu historique

C’est dans le contexte migratoire d’après-guerre que se sont développés les flux migratoires des Turcs, donnant naissance à une importante présence de cette communauté en Belgique. Après le second conflit mondial, la Belgique a besoin de relancer son secteur industriel. L’Etat belge va alors organiser le recrutement de travailleurs étrangers par l’intermédiaire d’accords signés avec d’autres pays. Une convention bilatérale est d’abord signée avec l’Italie, mais durant les années 1960, l’origine géographique du recrutement d’étrangers se diversifie et les premiers flux migratoires depuis la Turquie arrivent en Belgique. Entre 1963 et 1974, le recrutement de la main-d’œuvre étrangère était soumis à une politique d’emploi à court terme. Suite à la décision de l’Etat belge de fermer ses frontières à l’immigration de travail en 1974, la migration familiale est devenue le principal moyen d’entrer légalement en Belgique. Ensuite, il y eut l’immigration d’asile entre  1980 et 1990, laquelle a contribué à diversifier les caractéristiques de la population d’origine turque résidant en Belgique.

Aperçu des statistiques

En 1961, la population de nationalité turque résidant en Belgique atteignait à peine le nombre de 320 individus. Dix ans plus tard, le recrutement de travailleurs turcs a fait grimper le nombre de ces ressortissants à un peu plus de 20.000 individus.

Durant les années 1970 et 1980, la population turque a poursuivi sa croissance pour atteindre le maximum historique de 92.272 ressortissants de nationalité turque résidant en Belgique au 1er  janvier 1994. Suite aux réformes de la législation de la nationalité, milieu des années 1990, on constate une décroissance de la population de nationalité turque, avec une chute importante de cette dernière en 2000 et 2001. Finalement, depuis le milieu des années 2000, la population de nationalité turque semble se stabiliser autour des 40.000 individus. Afin d’expliquer cette baisse, il convient d’analyser les différents mouvements qui peuvent affecter les effectifs de la population de nationalité turque.

L’évolution de cette dynamique migratoire a donné naissance à une population née avec la nationalité turque qui approche les 152.000 individus au début de l’année 2010. Cette population représente 1,4 % de la population de la Belgique et il s’agit de la 5ème population d’origine étrangère si l’on tient compte de la nationalité à la naissance des individus. Les quatre premiers groupes sont respectivement les Marocains (280.000), les Italiens (271.000), les Français (191.000) et les Néerlandais (163.000).

Cette étude souligne aussi l’importance des différentes réformes du code de la nationalité belge concernant la présence des Turcs en Belgique. Le nombre de nouveaux Belges d’origine turque a augmenté fortement dans les années 1990 et 2000 au travers des changements de nationalité pour accroître progressivement la population de nationalité belge.

Comme décrit ci-dessus, la migration turque vers la Belgique est essentiellement basée sur une stratégie d’implantation des travailleurs et des familles. En outre, il semble que les immigrants avec la nationalité turque sont moins enclin à retourner dans leur pays d’origine. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce constat : la migration familiale et les moyens d’intégration (acquisition de la nationalité belge et attachement au pays d’accueil). Mais il ne faut pas négliger le fait que tous les départs ne sont pas déclarés et qu’il existe probablement une mobilité de type circulaire entre les deux pays.

Selon cette étude, Les émigrants de nationalité turque sont originaires d’un nombre limité de provinces et préservent des liens étroits avec leur région d’origine. Ainsi, la distribution de la population d’origine turque en Belgique reflète la répartition géographique dans le pays d’origine. A côté de cela, cette étude montre également la forte concentration de cette population au niveau communal qui peut s’expliquer par les liens étroits entretenus au sein même de la communauté turque de Belgique.

Parmi les différentes générations de la communauté turque, il règne une forte solidarité qui se caractérise par  une grande cohabitation entre les trois générations, peu de personnes isolées chez les personnes âgées, peu de couples qui vivent officiellement ensemble hors mariage et un faible taux de suicide.

Pour conclure, l’étude va plus loin sur la distribution de la population d’origine turque en Belgique. Alors que les premiers travailleurs migrants de nationalité turque se sont installés dans les anciens bassins miniers et industriels, les migrants arrivés plus récemment ont un attrait plus fort pour les grands centres urbains qui ont su proposer de nouvelles opportunités économiques suite à la fermeture des charbonnages et au déclin de l’industrie.

Vous pouvez télécharger la version digitale de ‘Belgique – Turquie : 50 années de migration’ ci-dessous. Il est également possible de commander un exemplaire papier en adressant un e-mail à epost@cntr.be.

Télécharger le texte intégral (PDF)

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