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Berlin s’inquiète officiellement de la crise qui touche son « partenaire » 31 décembre 2013

Posted by Acturca in Economy / Economie, Turkey / Turquie, Turkey-EU / Turquie-UE.
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Le Figaro (France) no. 21587, mardi 31 décembre 2013, p. 6

Nicolas Barotte, correspondant à Berlin

Le message est transmis dans des termes diplomatiques. Mais le week-end dernier, le ministre des Affaires étrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier, a accentué la pression sur le régime turc, pour demander des explications sur la crise qui secoue le gouvernement du premier ministre Recep Tayyip Erdogan. « Nous avons confiance dans la force de l’État turc pour faire la lumière sur les soupçons de corruption qui ont cours, sans distinction de personnes » , a déclaré le ministre au Bild am Sonntag, en parlant de « test pour toute politique qui se revendique d’un État de droit » . « Pour nous, la Turquie est et reste un partenaire on ne peut plus important » , a ajouté Steinmeier. Mais Berlin est attaché à l’indépendance de la justice en Turquie.

Instabilité économique

L’Allemagne, qui accueille la plus grande communauté turque immigrée d’Europe, avec environ 3 millions de personnes, entretient des liens privilégiés avec la Turquie. Pour l’instant, les répercussions de la crise sont limitées en Allemagne. Samedi à Berlin, quelques centaines de personnes ont cependant manifesté contre le régime de Recep Tayyip Erdogan.

Depuis quelques jours, les milieux économiques s’inquiètent plus fortement de la dégradation de la situation en Turquie. En 2012, les exportations allemandes vers la Turquie ont atteint 20 milliards d’euros. En une décennie, le nombre des entreprises qui se sont implantées au-delà du Bosphore a été multiplié par dix. Le marché turc est en expansion. Mais depuis plusieurs mois le climat d’instabilité nuit au développement économique.

« Les entreprises allemandes ont investi des milliards et observent les conséquences de la crise avec inquiétude » , a expliqué au quotidien économique Handelsblatt le chef économiste Volker Treier. Les investissements allemands pourraient se tarir, au détriment des deux pays.

Politiquement, l’Allemagne et l’Union européenne ne veulent pas voir le pays se radicaliser. Dans ses difficiles négociations d’adhésion à l’UE, la Turquie comptait beaucoup sur l’Allemagne. En février 2013, Angela Merkel, jusque-là plutôt sceptique, s’était déclarée favorable à l’ouverture d’un nouveau chapitre de discussion « pour un peu avancer » malgré une opinion toujours réservée. La crise actuelle pourrait remettre en cause cette petite ouverture. « L’État de droit et la lutte conséquente contre la corruption sont des conditions sine qua non à une adhésion à l’Union européenne » , a déclaré le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Michael Roth, au journal Handelsblatt. « Il est dans l’intérêt de la Turquie de montrer maintenant qu’elle est une démocratie à l’épreuve des crises, qui adhère pleinement à nos valeurs communes » , a-t-il ajouté.

Face aux crises au Proche-Orient, comme récemment la guerre en Syrie, la Turquie est un allié stratégie pour l’Allemagne et l’Europe. Plus que tout, les autorités allemandes craignent une radicalisation du pays.

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