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Les séries turques cartonnent 31 mars 2014

Posted by Acturca in Art-Culture, Turkey / Turquie, USA / Etats-Unis.
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Le Soir (Belgique) lundi 31 mars 2014, p. 15

Géry Brusselmans

Gümüs, ça vous dit quelque chose? Il s’agit tout simplement d’un des plus célèbres feuilletons turcs, créé en 2005 et décliné dans des dizaines de pays à travers le monde. Cette série, qui évoque les joies et les peines d’une famille, a lancé la mode de la «fiction turque», qui n’est pas près de s’essouffler. Aujourd’hui, la Turquie produirait pas moins de cent nouvelles fictions par an et serait le pays qui en exporte le plus au monde… devant les États-Unis! Cette affirmation ressort d’une étude sur la consommation télé mondiale, publiée il y a quelques jours par l’institut Médiamétrie. 36% des fictions (séries, feuilletons, téléfilms…) importées par des télévisions de 70 pays au monde seraient d’origine turque, contre seulement 32% pour les fictions américaines, deuxièmes du classement. Mais comment expliquer qu’un pays a priori «moins international» dépasse la terre d’accueil des Experts et autres Esprits criminels? «La Turquie a toujours eu pour tradition de produire des longs-métrages cinéma, style série B», analyse Sarah Sépulchre, spécialiste de séries et professeur à l’Université de Louvain. «Le pays a tenté de faire de même en créant des séries. Comme le pari s’est avéré payant, la Turquie est devenue un nouveau Hollywood pour le Moyen-Orient. Contrairement aux habitudes occidentales, la télévision dans ces régions est toujours au centre des foyers.»

Ne vous attendez toutefois pas à voir un jour Gümüs sur les écrans de RTL ou de la RTBF. Le côté un peu série B, tant dans les costumes que les décors ou les dialogues mièvres, n’est pas près de coller aux goûts des téléspectateurs occidentaux.

Des séries emmenées par des femmes émancipées

Sur les cent séries produites par an par la Turquie, pas moins de septante seraient toutefois vendues dans cinquante pays, essentiellement en Europe de l’Est et dans les pays arabes. «Mais contrairement à ce qu’on pense en Occident, les séries turques sont emmenées par des femmes émancipées: elles travaillent, elles sont bien habillées, elles ont un pouvoir d’achat…», soutient Sarah Sepulchre. L’autre force des séries turques, c’est que les producteurs «customisent» certaines séries américaines pour coller aux habitudes de la société. Ainsi, si vous zappez sur une télé turque, vous trouverez des remakes de séries américaines comme Grey’s anatomy ou Ugly Betty. Et vu que ces séries sont en général tournées très vite, l’une à la suite de l’autre en studio, elles ne coûtent rien.

À force de produire des séries, la Turquie a dernièrement réussi à élever le niveau pour se frotter aujourd’hui aux canevas de certaines séries américaines. La preuve avec Le siècle magnifique, une série autour de la vie d’un prince ottoman, décliné dans pas moins de 45 pays. Plus récemment, la série dramatique The end, vendue dans 35 pays étrangers, fut un véritable succès d’audience en Suède ou au Pakistan et sera prochainement adaptée en Russie et même aux États-Unis. La boîte de production française Shine a d’ailleurs acheté le concept pour l’adapter à sa sauce. Il y aurait donc de fortes chances de voir cette série prochainement depuis la Belgique. En 2013, les séries turques auraient rapporté à l’export plus de 150 millions de dollars. Et il semble que le mieux reste à venir… À noter qu’outre les feuilletons turcs et américains, le troisième pays dans le classement des fictions importées n’est autre que… la Corée du Sud!

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