Un second souffle pour Selni 18 juin 2014
Posted by Acturca in Economy / Economie, France, Turkey / Turquie.Tags: Manisa, moyen en, Selni, Vestel
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Les Echos (France) no. 21710, mercredi 18 juin 2014, p. 38
Georges Lucien
La PME nivernaise spécialiste des moteurs de machine à laver s’est implantée à Manisa pour fournir au groupe turc Vestel des moteurs jusque-là fabriqués en Chine.
La Turquie, l’entreprise Selni connaît bien, elle lui doit même une partie de sa survie. La Société Electromécanique du Nivernais, née Thomson en 1939, passée dans le giron des groupes Moulinex, Elco-Brandt et ATB, a été reprise par ses cadres en 2010. Spécialisée dans la fabrication de moteurs pour machines à laver, elle avait comme deuxième plus gros client, derrière le groupe Fagor, le turc Vestel (12.000 salariés). « Nous voulions fabriquer pour lui une partie des moteurs qu’il importait de Chine, explique Philippe Vidal, directeur général de Selni. Pour cela, nous devions nous implanter en Turquie, où les coûts de production sont quatre fois moins élevés. »
En 2012, Selni négocie la fourniture à Vestel de 1,2 million de moteurs par an sur dix ans, la moitié fabriquée en Turquie, à Manisa, et l’autre moitié en France, sur le site de Nevers.
« Là-bas tout fonctionne en réseau »
« Nous sommes partis d’une feuille blanche, se souvient Philippe Vidal. Nous sommes arrivés en Turquie au moment où le Code du commerce était remis à plat, avec pour seule aide un expert-comptable et un juriste turcs. Au départ, les choses ont été un peu compliquées. Nous avons dû faire face à une véritable différence de culture et de législation, comprendre que, là-bas tout fonctionne en réseau. Il a fallu faire avec les contraintes administratives, notamment douanières, les produits bloqués, apprendre à disposer des bons documents, des bonnes accréditations, des bons certificats d’exploitation. »
Nouveaux contrats
Le directeur général de Selni – 140 salariés en France, 40 en Turquie – insiste également sur les difficultés pour recruter du personnel technique. « Il n’y a pas de catégorie intermédiaire. On trouve soit des opérateurs, soit des ingénieurs, mais très difficilement des techniciens compétents. Et, au départ, il était difficile d’imposer nos règles de qualité, de faire respecter nos procédures. » L’usine a d’abord été dirigée par un Français expatrié, qui a cédé sa place après plus d’un an à un manager turc. Aujourd’hui, Selni envisage de doubler sa capacité de production en Turquie pour répondre à de nouveaux contrats. La PME nivernaise, un temps candidate au rachat du groupe Fagor-Brandt, va reprendre en septembre le site Electrolux de Revin, dans les Ardennes, avec 185 salariés et est en passe de signer un contrat de fournitures de 1,2 million de moteurs de machine à laver par an à Electrolux sur sept ans. Autres perspectives : l’arrivée à Manisa, en Turquie, du groupe italien Indesit, qui devrait produire à terme 1,5 million de machines à laver, et l’espoir de faire passer le chiffre d’affaires de Selni de 30 millions d’euros cette année à 70 millions en 2015, avec un objectif à court terme de 100 millions d’euros.
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