Plus de 70.000 Kurdes se sont réfugiés ce week-end en Turquie 22 septembre 2014
Posted by Acturca in Middle East / Moyen Orient, Turkey / Turquie.Tags: État islamique en Irak et au Levant (EIIL), Daech, Kurdes, Mossoul, réfugiés, Syrie
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Les Echos (France) no. 21776, lundi 22 septembre 2014, p. 14
Virginie Robert
Une offensive fulgurante de Daech en Syrie a précipité un exode massif. Les événements du week-end à la frontière de la Syrie et de la Turquie vont continuer à monopoliser l’attention de la communauté internationale sur la région à la veille de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Plus de 70.000 Kurdes de Syrie ont fui en trois jours la ville d’Aïn al-Arab (Kobané en kurde) que les djihadistes de Daech (l’Etat islamique en Irak et au Levant) assiégeaient hier après avoir pris une soixantaine de villages. L’objectif est stratégique pour les terroristes, car il doit leur permettre de contrôler une large portion de la frontière syro-turque. Une obligation quasi économique pour une organisation qui vit de contrebande, rapportait hier « Le Journal du dimanche » . Pétrole, armes, antiquités, tout est bon pour financer la guerre que livrent ceux qui affirment avoir créé un nouveau califat. Ils recourent pour cela à des passeurs dont ils veulent sécuriser les trajets.
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés évoque l’arrivée possible de « centaines de milliers » de personnes supplémentaires. La Turquie accueille déjà 1,5 million de réfugiés syriens. Devant l’afflux, le pays a d’abord été hésitant (certains réfugiés ont subi des tirs de canons à eau), avant de finir par ouvrir huit postes-frontières.
Coalition internationale
Samedi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’était félicité de la libération de 46 otages turcs après des « négociations diplomatiques » . Ils avaient été enlevés par Daech à Mossoul en juillet dernier. Jusque-là, la Turquie s’était refusée à participer aux combats contre Daech, de peur de faire du tort aux otages. Désormais, le président turc n’exclut plus d’arriver « à une feuille de route après des négociations actives avec les membres de la coalition » contre l’organisation terroriste. La semaine dernière, les 26 pays membres de cette coalition montée par les Américains se sont réunis à Paris à l’appel du président français pour affirmer leur détermination à détruire l’organisation djihadiste.
Demain, le président américain, Barack Obama, va profiter de la tribune des Nations unies pour appeler à une plus large coalition internationale contre Daech. Les aides sont, jusqu’à présent, assez diverses : les Allemands vont fournir des armes aux Irakiens et aux Kurdes (en première ligne, avec l’armée irakienne, dans le combat contre Daech) quand l’Arabie saoudite s’engage à former des rebelles modérés syriens. Pour l’heure, à l’exception des Etats-Unis, seule la France s’est engagée sur le terrain militaire. Vendredi, deux avions Rafale ont détruit un dépôt logistique près de Mossoul. Mais il n’est pas question pour les Français d’attaquer en Syrie. Les Américains, eux, y sont prêts. « Je fais la prédiction que nous ne serons pas seuls à frapper la Syrie si le président décide de le faire » , a déclaré ce week-end l’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power, sur la chaîne CBS.
En Irak, les frappes américaines, qui se sont poursuivies samedi au sud-est et à l’ouest de Bagdad, ont aidé les forces irakiennes à freiner la progression djihadiste dans le Nord. Hier, les forces du gouvernement irakien ont lancé une opération pour venir en aide à un bataillon de l’armée assiégé par des insurgés près de la ville de Fallouja dans l’ouest du pays.
V. R. (avec AFP)
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