Un bagad aux Dardanelles. Hommage aux morts d’une guerre meurtrière 8 janvier 2015
Posted by Acturca in Art-Culture, France, History / Histoire, Turkey / Turquie.Tags: Ali Dere, Association Heson/Kaynasma, Çanakkale, Bretagne, Dardanelles, Finistère-sud, Première Guerre mondiale, Quimper
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Le Télégramme (Bretagne) jeudi 8 janvier 2015, p. QPR6
Ronan Larvor
Le bagad d’Ergué-Armel se déplacera aux cérémonies de commémoration du 100e anniversaire des Dardanelles, en Turquie, en avril. Ali Dere et Loïc Philippon veulent un hommage à tous les morts de cette guerre : message de paix des petits-enfants en souvenir de leurs grands-parents qui se sont affrontés.
C’est un beau projet qui mêle l’histoire, l’amitié et la musique. Ali Dere et Loïc Philippon, les deux piliers de l’association Heson-Kaynasma qui œuvre pour les échanges entre la Bretagne et la Turquie, n’a jamais de projets trop ambitieux.
Des soldats oubliés
Cette fois, elle conduira les uns et les autres sur les traces de la guerre des Dardanelles. « Une guerre méconnue et surtout des soldats oubliés », insiste Ali Dere. Une guerre meurtrière qui opposa l’Empire ottoman aux troupes britanniques et françaises dans le détroit turc, d’avril 1915 à janvier 1916, moment de la retraite des troupes occidentales. Les chiffres varient mais il y a eu des dizaines de milliers de morts de part et d’autre dont autour de 10.000 Français. « Parmi ceux-ci, il y avait beaucoup de Bretons qui sont morts en mer », dit Ali. Un petit retour s’impose. En 2006, des liens se sont créés lors de l’accueil par le festival de Cornouaille d’un groupe de musique turc. Ali a conservé les contacts. L’an passé, son collègue turc l’appelle pour lui dire que le gouvernement turc prépare de grandes cérémonies de commémoration.
Danser pour la paix
Ali a déjà travaillé à des créations entre musiciens turcs et sonneurs du bagad de Quimper. « Avec Loïc, nous avons tout de suite vu l’occasion de passer un message, celui des petits-enfants de ceux qui se sont fait la guerre dansant pour la paix ». Ils ont alors décidé de monter un projet en dehors du programme officiel avec la volonté de représenter la Bretagne à ces cérémonies. L’idée de déplacer un bagad s’est imposée. Ce sera, cette fois, le bagad d’Ergué-Armel. « Nous sommes aussi dans une logique d’échanges culturels », dit la présidente, Isabelle Fauque. De son côté, Laurence Le Moigne, de l’association Heson-Kaynasma, s’est mise au travail pour rassembler des documents sur les Bretons aux Dardanelles. « Rien sur le cuirassé Bouvet, il y a eu 138 Finistériens disparus en 1915, venus d’une soixantaine de communes du Finistère, dont Quimper », dit Ali.
Airs mélangés
Aujourd’hui, la ville turque de Canakkale (Dardanelles) est un « musée à ciel ouvert ». La France y a aussi son mémorial. Lors des commémorations les 24 et 25 avril prochains, un bagad breton défilera dans le cadre de cérémonies géantes (160 pays invités). « Nous allons nous regrouper avec un groupe de janissaires turcs. Le bagad a commencé à travailler des airs turcs dont Canakkale Destani, qui parle du sort des jeunes soldats morts à la guerre, un air qui fait pleurer là-bas ». Les sonneurs joueront aussi des airs bretons. L’association prépare aujourd’hui le déplacement. Le séjour sur place sera assuré par le gouvernement turc, mais il faut financer le voyage. Ali et Loïc vont donc solliciter une aide des 60 communes finistériennes qu’ils souhaitent représenter aux Dardanelles. « Nous aimerions aussi que la ville de Quimper soit représentée par un délégué », ajoutent-ils.
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