Réunis autour du curé et de l’imam, ils étaient eux aussi tous Charlie 10 janvier 2015
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Le Progrès (France) samedi 10 janvier 2015, p. La Haute-Loire et sa région-8
Damien Nore
Sainte-Sigolène. Les hommages se poursuivent en Haute-Loire après l’attentat terroriste contre le siège du journal satirique « Charlie Hebdo ».
Dans la commune des Marches du Velay, vendredi matin, ils étaient nombreux autour des représentants des cultes catholique et musulman.
Main dans la main Élus de tous bords, représentant des cultes catholique et musulman ainsi que les Sigolénois se sont massé main dans la main et sans distinction. À gauche (en médaillon), le curé, l’imam et le président de l’association culturelle turque locale.
Symbolique. L’adjectif est revenu dans toutes les bouches, vendredi en fin de matinée.
Il est 10 h 45. Dans certains cafés sigolénois, avec intérêt, on suit à la télévision la traque en Picardie des deux frères suspectés d’avoir commis l’attentat à Charlie Hebdo. Dans l’un des établissements, quelques personnes s’apprêtent à « y aller », à rejoindre la place de l’Hôtel-de-ville.
150 foyers fréquentent la mosquée
Deux jours après l’attaque du siège du journal Charlie Hebdo, qui a fait douze morts et huit blessés, l’élan de solidarité ne faiblit pas. Ici, le rassemblement n’est pas tout à fait comme les autres hommages. Avec 150 foyers fréquentant la mosquée turque soit environ 500 personnes, Sainte-Sigolène a l’une des plus fortes communautés musulmanes de Haute-Loire. Tout près du maire, Dominique Freyssenet, se tiennent, côte à côte, Bernard Guérin, curé de la paroisse de Sainte-Sigolène/Les Villettes, l’imam Bekir Belada et Kadir Cayir, président de l’association culturelle turque.
« Les musulmans ne seront jamais en accord avec le terrorisme » Kadir Cayir, président de l’association culturelle turque
Face à eux, 400 à 500 personnes, dont 300 enfants des écoles et du collège, ainsi que le personnel municipal et les élus.
« Nos parents et nos grands-parents se sont battus pour que vive la liberté et nous devons, quelles que soient nos origines et nos croyances, tout faire pour que nous puissions vivre en paix entre nous », estime le premier magistrat, qui a lu le poème Liberté de Paul Éluard.
Discrets, les deux hommes de religion soutiennent les propos et « s’associent au maire ». Tout comme Kadir Cayir : « Les musulmans ne seront jamais en accord avec le terrorisme. Ce rassemblement montre que nous pouvons vivre tous ensemble. Ici, l’atmosphère n’a rien à voir avec ce qu’il s’est passé à Paris. » Emine Elmaci, conseillère municipale et parfois traductrice, explique avoir « tout de suite pensé que l’attentat allait favoriser le racisme. »
Si ce rendez-vous matinal est très symbolique, il n’est pas rare que les représentants locaux des deux religions collaborent. « Il y a des temps forts toute l’année, explique le père Guérin. Nous allons d’ailleurs célébrer les peuples le 18 janvier, comme l’année dernière. La communauté musulmane est invitée. Il ne faut pas faire de confusion. Ici, les deux communautés vivent bien ensemble. Du reste, ce rassemblement est un beau signe de Sainte-Sigolène. »
Au moins cent Sigolénois, issus de tous les horizons, ont effectivement répondu à l’appel. « C’est normal que nous soyons là. Pour les journalistes, les policiers et tous ceux qui ont été touchés. Cette situation est abominable », témoigne une sexagénaire, avant de lever une pancarte « Je suis Charlie » alors que la cérémonie s’apprêtait à débuter.
De nombreux enfants et adultes l’imitent et la brandissent fièrement. Ainsi que cet homme, de confession musulmane, les larmes aux yeux.
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