Tolga Pamir. Un Rochelais en course

Sud Ouest (France) Samedi 30 mai 2015, p. 29

Augustin Audouin

À 40 ans, Tolga Pamir, Rochelais d’origine turque, franchit une nouvelle étape cette année après avoir participé à la Mini 6.50 en 2011, devenant le premier marin turc engagé dans cette épreuve. S’il ne vise pas la victoire, il compte bien continuer sa progression pour, un jour, prendre le départ du Vendée Globe.

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De la Méditerranée à l’Atlantique

La Solitaire du Figaro à 40 ans, le Rochelais d’origine turque se lance dans un nouveau défi à la voile.

L’histoire de Tolga Pamir est digne d’un scénario de film. Attachant et souriant, le protagoniste, qui inaugure son nouveau bateau en se lançant dans la Solitaire du Figaro, a fait de son rêve son unique volonté.

Né à Istanbul, cet homme a passé toute son enfance au bord de l’eau. C’est sans nul doute lors de ses jeunes années que sa passion pour le grand bleu et la navigation s’est formée. Après ses études, Tolga se lance dans le secteur publicitaire dans lequel il va travailler une dizaine d’années.

Et c’est par hasard qu’il va alors tomber sur de la documentation donnant des renseignements sur le Vendée Globe. Il en fait son rêve et se jure de se donner les moyens d’y participer un jour.

 » J’ai commencé à lire les biographies des grands participants de cette course et j’ai découvert que tous ont commencé par les Mini Transat et souvent celle de La Rochelle « , révèle-t-il.

Tolga vend tous ses biens et quitte son pays natal, où la course au grand large n’est pas une discipline pratiquée, pour rallier l’ouest de la France.

 » Une nouvelle vie « 

Arrivé en 2005, le marin en devenir enchaîne les petits boulots et apprend le français à l’université de La Rochelle, tout en gardant son objectif de participer à la Mini Transat.

Il tombe entre-temps sous le charme de la ville,  » de ses couleurs et de l’Atlantique « . Comme un signe, son rêve est amplifié lorsqu’il rencontre les skippers de retour du Vendée Globe lors d’une soirée organisée dans le bar Saoufé alors qu’il y était barman.  » Cela m’a extrêmement motivé « , livre-t-il.

Après une formation en construction navale à Rochefort, il peut enfin s’offrir son premier bateau et participer à la Mini Transat de La Rochelle en 2011. Aujourd’hui, devenu commercial dans le secteur nautique, il monte d’un niveau en participant à la Solitaire avec un bateau de 10,50 m et devient le premier marin turc à en prendre le départ. Le navigateur a désiré participer à la course tout en promouvant la protection de la nature.  » J’ai cherché un projet qui me correspond, normalement sur ce type de compétition le sponsoring sert un but commercial, moi je veux que cela serve une bonne cause « , confie-t-il.

 » 1 mille, 1 arbre planté « 

Pour cela, il a contacté la société Cap Fi et son projet  » Un jour, un homme, un arbre « , que les entrepreneurs Olivier Delabre et Rodolphe Bellenguez ont conçu et développé. Les deux fondateurs de cette initiative verte en partenariat avec Planète Urgente n’ont alors pu qu’accepter de soutenir Tolga Pamir dans ses aventures maritimes et s’offrent ainsi une belle exposition.

Le but est simple : pour chaque mille parcouru, un arbre sera planté dans le monde par les consultants Cap Fi. Environ 10 000 arbres devraient être concernés.

Mais le Rochelais n’oublie pas pourquoi il est ici.  » Je veux faire une belle course « , prévient celui qui garde, dans un coin de sa tête, son aspiration au Vendée Globe.