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Le Chemin de fer de Bagdad 6 janvier 2007

Posted by Acturca in Art-Culture, History / Histoire, Middle East / Moyen Orient, Turkey / Turquie.
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Le Monde (France), lundi 1 janvier 2007, p. TEL15

Catherine Bédarida

Il y a un siècle, l’Empire ottoman entreprenait de relier Constantinople à Bagdad par le rail. Le Chemin de fer de Bagdad relate cette épopée, à l’aide d’images d’archives et de reconstitutions, en deux épisodes diffusés à la suite dans  » Les mercredis de l’histoire  » : 1903, une entreprise titanesque et 1914, aventuriers et espions.

Dès le départ, plusieurs pays occidentaux rivalisent pour obtenir la maîtrise de ce gigantesque projet. La visite de Guillaume II à Constantinople en 1898 permet à l’Allemagne de signer le contrat avec le sultan Abdoul Hamid II. Les hauts fourneaux allemands tournent à pleine chauffe pour fournir rails, ponts, locomotives et wagons. Sur place, des milliers d’ouvriers turcs, arméniens et kurdes sont dirigés par l’ingénieur August Meissner. Celui-ci reçoit en 1900 une autre commande monumentale, la construction de la ligne d’Alep (Syrie) à Médine et à La Mecque, financée par les dons de fidèles musulmans, pour transporter les pèlerins..

Pendant plusieurs décennies, le chantier avance au gré des événements politiques. La révolution des Jeunes Turcs, les massacres d’Arméniens, les rivalités entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne interrompent les travaux. Mais l’entreprise d’August Meissner progresse. De nouvelles gares sont construites, plusieurs tunnels sont percés à travers le massif du Taurus (Turquie). En 1910, les voies avancent vers Alep, tandis que le tronçon qui dessert Médine commence à transporter 800 pèlerins par semaine, ainsi que des armes et des soldats.

A la veille de la première guerre mondiale, le QG du chantier s’établit à Bagdad. Les Britanniques, qui souhaitent conserver le contrôle des zones pétrolifères traversées par le chemin de fer, déploient leurs services secrets pour contrer l’influence allemande. Pendant la guerre, ils multiplient les sabotages, aidés par des groupes bédouins. L’armée ottomane, équipée par l’Allemagne, est défaite à Médine et Damas, et finit par capituler en octobre 1918 à Constantinople. August Meissner quitte à regret le pays : dès le retour de la paix, il reviendra y enseigner le génie ferroviaire.

Les travaux reprendront en 1936. Quatre ans plus tard, la liaison Istanbul-Bagdad était achevée.

20.40 ARTE

DOCUMENTAIRE Roland May (All.-Fr.-Turquie, 2006).

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