Le premier ministre turc atténue ses critiques contre Berlin 17 avril 2007
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Le Monde (France), mardi 17 avril 2007, p. 4
Cécile Calla
Venu inaugurer, dimanche 15 avril, en présence de la chancelière allemande, Angela Merkel, la Foire industrielle de Hanovre, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a tenté d’édulcorer les attaques qu’il avait lancées, la veille, à l’encontre de l’Allemagne. Il a remercié Mme Merkel d’avoir » donné de l’élan aux négociations d’adhésion » entre l’Union européenne et la Turquie.
Un jour plus tôt, le premier ministre avait critiqué la chancelière, déclarant, dans un entretien au magazine Der Spiegel, qu’il avait » attendu plus de la présidence allemande de l’Europe « . Il avait qualifié de » grave erreur » la décision de ne pas inviter la Turquie aux festivités du 50e anniversaire du traité de Rome, à Berlin, le 25 mars. Dimanche 15 avril, le premier ministre a adopté un ton plus conciliant sans pour autant revenir sur ses propos, en affirmant que » cela aurait été important pour nous d’être présents « . Mme Merkel a rappelé que cette décision avait été prise depuis longtemps et s’est montrée optimiste sur la poursuite des négociations d’adhésion entre la Turquie et l’UE. » Si les choses évoluent bien, nous pourrons éventuellement ouvrir deux chapitres supplémentaires dans les négociations d’adhésion d’ici fin juin « , a-t-elle déclaré.
Dans cette perspective, M. Erdogan a souligné que son pays était prêt à » être constructif « , mais sur la base d’une pensée » gagnant-gagnant « . Dans Der Spiegel, M. Erdogan avait exigé un calendrier pour les pourparlers d’adhésion et évoqué la date de 2014 ou 2015 pour une entrée de la Turquie dans l’UE.
Tout en faisant implicitement référence à sa préférence pour une solution de » partenariat privilégié « , Mme Merkel (CDU) a assuré M. Erdogan de sa » fidélité » vis-à-vis des engagements pris par l’Allemagne. Défendant une autre position, le ministre allemand des affaires étrangères, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier (SPD), avait rappelé dans le quotidien Hannoversche Allgemeine Zeitung son attachement à une adhésion à part entière de la Turquie à l’UE.
Autre sujet de tension entre Berlin et Ankara : les nouveaux dispositifs prévus dans la législation allemande sur l’immigration. A l’avenir, les candidats à la naturalisation devront passer des tests de langue et le regroupement familial des immigrés ne sera autorisé que si le conjoint ou la conjointe possède des connaissances élémentaires en allemand. » L’intégration des Turcs en Allemagne me tient à coeur et nous sommes prêts à soutenir l’Allemagne dans ce processus « , a déclaré M. Erdogan.
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