Pour attaquer l’Europe, Facebook lève 60 millions de dollars 16 décembre 2007
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Les Echos (France), no. 20067, jeudi, 13 décembre 2007, p. 23
Emmanuel Paquette
Le site communautaire est déjà très populaire en Angleterre, en Turquie, en France et en Suède.
Facebook n’a pas réussi à percer en Allemagne, où il est nettement devancé par un concurrent local, StudiVZ.
Trois cents millions de dollars pour débarquer en Europe. La société américaine Facebook a les poches pleines pour venir sur le Vieux Continent. Le site communautaire sur lequel on se fait des « amis » vient de confirmer l’entrée dans son capital d’un milliardaire de Hong Kong, Li Ka-shing, qui a investi 60 millions de dollars pour 0,4 %. « Cet investissement ne signifie pas pour autant que nous avons des projets communs pour le marché chinois », indique-t-on chez Facebook. Le blog All Things Digital indiquait que le milliardaire souhaitait voir un rapprochement entre le site américain et son groupe de médias Tom Group.
Précédemment, Microsoft avait déjà pris une participation de 1,6 % du capital du site communautaire pour 240 millions de dollars. Au total, la société créée par le jeune Mark Zuckerberg est donc dotée de 300 millions de dollars. « Cet argent doit nous servir à nous développer à l’international, et notamment en Europe, explique Dan Rose, vice-président du développement pour Facebook. Plusieurs versions localisées seront lancées durant le premier semestre 2008. »
La société compte plus de 400 salariés aujourd’hui et devrait recruter 300 personnes supplémentaires d’ici à la fin 2008. Alors qu’il rassemblait moins de 10 millions d’utilisateurs actifs en septembre 2006, le site communautaire a connu une croissance exponentielle pour compter aujourd’hui 58 millions de membres actifs, dont 28 % viennent d’Europe. Derrière l’Angleterre, principal pays du Vieux Continent avec 7,7 millions d’utilisateurs, la Turquie est le deuxième pays avec 2,2 millions de personnes, suivie par la France et la Suède. « En Allemagne, il est difficile de s’imposer face à StudiVZ tant que nous n’avons pas de version allemande du site », estime Net Jacobsson, directeur du développement international de Facebook.
Polémique sur la publicité
Outre-Manche, la société a déjà embauché huit personnes, dont l’ancien directeur commercial de Yahoo!, Blake Chandlee, pour s’occuper de la vente d’espaces publicitaires. « Nous avons ouvert un bureau à Londres et d’autres pays devraient suivre, mais il n’y aura pas de directeur général sur chacun de ces sites », ajoute Dan Rose. Ces bureaux de représentation doivent commercialiser l’offre publicitaire Facebook Ads auprès des annonceurs. En dehors des bandeaux publicitaires sur les pages de Facebook, qui seront proposés par la régie de Microsoft Europe en février, le site a lancé son programme Beacon (« Les Echos » du 3 décembre2007). Fortement critiqué, ce système se base sur les achats effectués par un utilisateur pour afficher de la publicité sur les pages de ses « amis ». « Le respect de la vie privée est très important pour nous et nous avons fait des erreurs avec Beacon, reconnaît Dan Rose. Nous n’avions pas entendu les critiques des internautes. Désormais, nous leur demandons s’ils souhaitent partager ou non certaines informations. »
Avant le lancement européen programmé de Facebook, Chris Kelly, responsable de la vie privée pour le site, et Mozelle Thompson, ancien commissaire des autorités américaines de la concurrence (Federal Trade Commission), ont rencontré à plusieurs reprises les autorités de protection des données personnelles en Europe. Plusieurs points, notamment sur la durée de conservation des informations, posent toujours problème. Mais le site américain se déclare prêt à s’adapter aux règles du Vieux Continent.
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