« On peut être turc et faire de longues études »

L’Est Républicain (France) samedi 17 janvier 2015, p. NCY11
Nancy

Questions à Selda Bulbul, responsable de l’association

L’association NAKE (Maison culturelle d’Anatolie de Nurhak) organise un séminaire d’orientation à destination des jeunes de la communauté turque dimanche dans ses locaux.

Pouvez-vous présenter NAKE ?

L’association NAKE rassemble des centaines d’immigrés turcs de l’agglomération nancéienne. Nous avons comme objectif de promouvoir les valeurs culturelles turques tout en les adaptant aux valeurs françaises. Nous proposons ainsi des cours de guitare turque, des cours de chants traditionnels mais aussi des cours de français et de l’aide aux devoirs. Le séminaire d’orientation que nous organisons avec mon frère Hasan Bulbul dimanche entre bien dans le cadre de nos missions.

Comment va se dérouler la journée

Huit jeunes franco-turcs qui sont médecin, psychologue, enseignants-chercheurs, expert-comptable, avocat… viendront témoigner de leur expérience.

Vous en faites partie ?

Oui, ainsi que mon frère. Je fais une thèse à Sup Agro Montpellier. Je fais partie de la deuxième génération mais notre parcours fait figure d’exception : ceux qui ont fait des études supérieures se comptent sur les doigts de la main. Être turc, provenir d’un milieu défavorisé, avoir des parents ne parlant pas la langue du pays d’accueil, faire partie d’une famille nombreuse ne sont pas des barrières pour faire des études. Mon frère, qui est expert-comptable, et moi en sommes la preuve vivante ! Le séminaire vise simplement à informer les jeunes et leurs parents des possibilités d’études qui existent en France, de l’existence des différentes écoles d’ingénieurs et des prépas pour les intégrer. Moi-même j’en aurais peut-être fait une si j’avais eu la bonne info plutôt que d’entrer à l’université.

Dimanche 18 janvier, à partir de 14 h. NAKE, 32 rue Christian-Pfister, 54000 Nancy.